Célèbre acteur il y a quelques années, Jack Andrus est maintenant en cure dans une luxueuse clinique pour troubles mentaux et alcoolisme chronique. Il reçoit une invitation de Maurice Krüger, metteur en scène en tournage à Rome, de venir le rejoindre. Engagé pour la post-synchronisation, il va tenter de reprendre une existence normale, malgré la rencontre de son ex-femme Carlotta...
>>> Mélodrame flamboyant, qui prend pour décors, les milieux cinématographiques, avec un Kirk Douglas, vraiment excellent, pour ce qui reste un des meilleurs films du réalisateur Vincente Minnelli, décryptant un milieu bien connu...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cahiers du Cinéma numéros 124 et 154
- Télérama numéros 704 et 786
- Cinéma numéro 81
- Les Lettres Françaises numéro 986
- Cinémonde numéro 1467
Critiques (Public)
Charité, stress, caprices, colères, névroses, banqueroutes, somnifères, drogues, alcool, orgueil, manipulations, sont au menu contemplatif d’un acteur en décomposition tentant de se ressourcer dans une ville festive, remplie d’enfants.
"Quinze jours ailleurs" établi un constat réaliste autant qu’alarmant sur un milieu dont la finalité se nomme déstabilisation, oubli et dépression. Des métiers d’ensorcelés où le copinage n’est bien souvent qu’une bouée jetée sur une épave, ayant visitée toutes les pièces d’un environnement manquant totalement de structures morales sécurisantes.
Du vieux metteur en scène au jeune comédien parano, tout un système de façade est scanné de manière déprimante, sur fond de ville éternelle imprégnée de nuits reposantes et joyeuses.
Toutes les facettes thématiques de ce milieu bien particulier perdent pied ou surnagent dans un contexte où quelques révélations porteuses d’espoir montrent un léger puzzle d’humanité.
Il y a par moments un peu de Doc Holliday dans l’interprétation de Kirk Douglas, pour qui ce rôle semble être une aire de repos où le comédien ne fait que restaurer un jeu d'acteur collant le mieux possible aux contraintes du scénario.
Le cheminement, un peu trop classique de la globalité de ce film moyen, attise l’appétit d’une vision des ensorcelés dont quelques images judicieusement choisies apparaissent dans cet opus manquant un peu d’électricité. Par contre la toile de fond romaine, vivifiante et indisciplinée, est la bienvenue.
JIPI
18/20 : Voilà un film flamboyant, deux semaines en tout, qui dévoile les coulisses du cinéma dans toute leur ambiguïté. Un vibrant milieu, axé sur les intérêts du moment. Une fabrique de girouettes influentes qui fait se sentir fauve dans des cercles de feu. Les défis manquent à Jack Andrus (Kirk Douglas) dans son repaire d'ex-alcoolique qu'un coup de fil intrigue. Assez pour désirer inconsciemment repasser ses épreuves à l'envers ?... D'abord il part en éclaireur, pour ensuite replonger tête la première. On assiste à différents vertiges, particulièrement celui du couple de "gens de cinéma" avec l'ambivalent Kruger (Edward G. Robinson). Les amours, les amitiés de haute lutte sont sur la sellette. A malin malin et demi. Pareil marigot exige qu'on vende son âme à force de repousser ses limites. Si les péripéties sont dures sur le fond, ce n'est jamais insupportable car adouci en permanence par une jeune beauté brune enchanteresse (Dahlia Lavi). Elle est comme Jack à un carrefour, l'effet du poison en moins. On ne s'ennuie pas entre Carlotta, véritable pieuvre à combattre et le jeune homme au scooter. La scène majeure, une balade nocturne en décapotable particulièrement décoiffante, met les nerfs à vif, divisant ensuite les spectateurs quant au choix fait par le protagoniste. Excès de cynisme pour certains et hommage à la liberté individuelle pour d'autres. L.Ventriloque