Dans un quartier périphérique d'une grande cité japonaise survit, en évidente symbiose, la famille des Shibata qui s'est constituée une sorte de cocon tutélaire dans une minuscule maison en bois et en fragilité, perdue dans un morne environnement d'immeubles anonymes, où trois générations se côtoient, s'entraident et se complètent. Une promiscuité qui met en place et en œuvre une connivence permanente, avec un sens de la débrouille efficace qui néglige ni la rapine ni l'escroquerie, entre des vols systématiques au supermarché du coin ou la perception d'une rente injustifiée. Et ce n'est pas cette foisonnante malhonnêteté en mode survival qui empêche le petit groupe d'adopter la petite Yuri, cinq ans, rejetée et brutalisée par ses parents qui habitent dans le même quartier. Et c'est à travers ces liens familiaux ténus ou inexistants que finalement une osmose s'élabore et se maintient, vaille que vaille, jusqu'au moment où la société s'immisce et commence à régenter les comportements et les proximités...

>>> Malgré une sympathie primesautière pour ce scénario et ses protagonistes, on n'est pas submergé par un enthousiasme chaleureux et complice, un peu désappointé par une dernière demi-heure souvent d'une confondante banalité réconfortante et normative, bien loin de la pétulance anarchisante de certains propos définitifs et radicaux affirmant que ce qui est dans les magasins, n'appartient encore à personne...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)