Visage tuméfié, regard vide, égarements physique et psychologique, Alicja se traîne dans les bas-fonds de la capitale polonaise, indifférente et amnésique à tout ce qui l'entoure ou qu'elle croise dans son délabré quotidien. C'est lorsque les autorités décident d'exposer son cas et sa situation dans une mensuelle émission de télévision consacrée aux personnes disparues que le passé se dévoile partiellement par un appel téléphonique d'un individu fortement bouleversé qui dit être son père et que la vraie identité de la jeune femme serait en fait Kinga Stowik, disparue depuis deux années déjà. La rencontre avec ses parents et l'évocation de son passé (elle est mariée, mère d'un petit garçon de cinq ans et enseigne la géographie) n'éveille absolument aucun écho, aucune réminiscence particulière, aucune émotion libératrice, envers son môme, son époux, alors même que sa main trace sans hésitation sa signature et que ses doigts composent avec assurance le code de sa carte bancaire. Sans pour autant revenir à la période d'avant son incompréhensible et traumatisante fugue, la jeune femme finit par percevoir une vague trouée dans ce sombre passé qui tarde à s'ouvrir, après un perturbant et traumatisant désarroi ressenti en voyant son gamin s'amuser à un jeu vidéo mettant en scène un dramatique accident de voiture...

>>> Intéressant et séduisant par l'ambivalence qui ondoie dans ce scénario partiellement étouffant et d'une imperceptible et presque permanente toxicité...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)