Monocorde et sans fin, un impavide paysage laiteux que traverse une voiture esseulée, s'impose au spectateur, un rien confiné dans une sorte de frimas islandais perpétuel. Un virage mal appréhendé et le véhicule quitte la route pour se disloquer au fond d'un précipice. Ingimundur vient de perdre son épouse dans un stupide accident de la route. Profondément perturbé par ce décès brutal, notre homme, en congé traumatique, a mis entre parenthèse provisoirement son emploi d'agent de police et tente vaille que vaille de surmonter son impuissante détresse en s'investissant dans la restauration d'une vieille maison destinée à sa fille et dans la consultation régulière d'un psychiatre local pour débroussailler son obstinée et lancinante douleur. Heureusement la fréquente présence de Salka, sa lumineuse petite-fille lui apporte souvent de quoi dépasser l'insondable morosité quotidienne. Un jour, il récupère de sa fille un carton rempli d'objets ayant appartenu à son épouse. Quelques photos éparses, des cassettes vidéo oubliées lui font peu à peu croire, puis confirmer que sa femme avait un amant...

>>> Une histoire en apparence d'une confondante banalité scénaristique qui pourtant, par son traitement informel et disloqué, mélangeant adroitement les genres cinématographiques et les digressions inattendues, confèrent à l'ensemble une puissante teneur émotionnelle et narrative, d'une insidieuse conviction...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)