L'histoire de deux cousins germains, Fragonard, Jean-Honoré, le peintre, et Cyprien, l'anatomiste, aux conceptions sur l'existence radicalement divergentes. Alors que l'artiste, soutenu par le mécène Salmon d'Anglas, s'amourache de Marianne, une séduisante lavandière qui devient rapidement son égérie, son protecteur ne rêve que de faire disséquer le charmant corps par Cyprien...
>>> Le court métrage, tourné quelques années auparavant, ayant donné cette version longue, reste largement plus intéressant et plus envoûtant...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cahiers du Cinéma numéro 418
Critiques (Public)
L'idée de départ était très forte, ce combat entre la vie et la mort par art interposé, entre deux frères et autour d'une jeune fille. Malheureusement, ce va-et-vient entre gravité et légèreté reste, sous la houlette du réalisateur, fort conventionnel, lisse comme une toile de Fragonard. Trop lisse pour un tel sujet, hélas. On ira, cependant, pour revoir un bon quatuor : Joaquim de Almeida, Robin Renucci, Philippine Leroy-Beaulieu et Sami Frey. Comme au théâtre. (D.W.Graphite)
Honoré, un peu benêt et cabotin, juste assez anarchiste pour amuser les salons où règne l'ennui, vit de sa peinture de complaisance mondaine, plus que pour "elle" ... Cyprien, son cousin, l'anatomiste solitaire, disséquant les corps, à la recherche de l'essence du monde, vise à démontrer l'égalité du genre humain, servi par un prêtre nécrophile et vénal. Une lavandière, découverte par Honoré comme modèle, est introduite comme une curiosité dans le beau monde dont elle rêve. Le comte de Salmon interprété assez génialement par Sammy Frey, vecteur machiavélique entre les cousins qui s'ignorent, nourrit le projet satanique de faire disséquer par le scalpel de l'un, celle qui fut immortalisée par le pinceau de l'autre ... Le film est un tableau très réaliste de cette société du 18e siècle où s'opposent les deux personnages principaux, allégories du futile et de l'illusion pour Honoré, de la vérité et de la profondeur pour Cyprien ... L'étude psychologique, parsemée de clins d'oeil humoristiques, est nettement plus réussie que dans "Camille Claudel" à qui on aurait pu attribuer cette prétention.