Scénario : Todd Phillips
et Scott Silver .....
d'après des personnages créés par Bob Kane,
Bill Finger et Jerry Robinson .....
Distribution : Warner Bros
Arthur Fleck mène depuis toujours une existence contrite, entre une mère maniaco-dépressive qui lui fait croire à une prestigieuse ascendance paternelle, une existence ponctuée d'emplois précaires, à la petite semaine et d'impossibles questionnements qui iront le faire consulter, en hâte et inutilité, une monolithique psychologue. Point d'orgue à son malaise, lorsqu'il se fait voler, déguisé en gugusse hilare, sa pancarte publicitaire, puis copieusement tabasser et finalement licencier. Croyant dur comme fer à son comique scénique, il cherche par tous les moyens, obsessionnellement, de se faire entendre et apprécier par un certain Murray Franklin dont le one man show télévisé attire des milliers de spectateurs, chaque semaine, devant le petit écran. Sans cesse rabaissé, ignoré, agressé, notre pantin se sentira progressivement submergé par une colère phénoménale et vengeresse qui va se concrétiser, dans un premier temps, par l'élimination, dans une rame de métro, de trois traders arrogants et humiliants. Rapidement le maladif justicier deviendra l'héroïque symbole de la révolte d'une communauté populaire écrasée par un libéralisme immoral et sans limites...
- Libération du 09 octobre 2019
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
Etre un illuminé dans un monde en pleine détresse ne peut être que salutaire pour un esprit ne désirant pas quitter le monde de l’enfance.
Seulement voila violences, indifférences et moqueries répétées ne font que métamorphoser un esprit inoffensif lunaire et détaché en une créature dangereuse, incohérente et imprévisible se nourrissant de toutes ses extravagances.
Une boite de Pandore formatée par un environnement indifférent, carriériste ou brutal accentuant quotidiennement ses possibilités en s’éparpillant dans un délire urbain de plus en plus incontrôlable faisant d’un être lassé de subir le nouvel emblème d’une société débridée sans aucune retenue.
Un univers devenu l’image d’une particule élémentaire libérée de tous concepts cohérents ou tout se déroule subitement et spontanément sans aucune logique ni préméditation dans un rire presque démoniaque, dont certaines vibrations à peine perceptibles, ne dissimulent que des sanglots d’impuissances devant un tel effondrement.
« J’irai comme un cheval fou ».
Un être naguère souffreteux et anodin devient un nouveau roi, une machine de guerre, un juge itinérant se mettant constamment en scène.
Appliquant des pénalités instantanées distribuées ça et la au coup par coup dans un délire soudain poussé à son maximum.
Terrorisant une société amorphe uniquement sous l’emprise de sa tristesse environnante, de son agressivité quasi permanente et de ses récupérations médiatiques.
Le royaume de l’euphorie démentielle et de l’émeute spontanée que l’on consomme avec délice jusqu’à la dernière goutte.
Le monde de demain que nous vivons certainement chaque jour sans nous en apercevoir.
That life. JIPI
Naissance d'un super Vilain ? À condition de réinventer Batman dans l'univers réaliste qui nous est proposé et bon courage pour en faire le défenseur du bien. En effet, il est difficile de ne pas être en empathie avec Arthur. D'abord par son parcours de vie et ensuite parce qu'il devient le support d'une libération sociale ("Kill the rich") par la destruction, "en direct" svp, du carcan médiatique, garant idéologique d'une oppression "libérale-capitaliste" qui résonne fortement avec notre monde aujourd'hui. Mais cette "hollywoodisation" de la maladie mentale, substitut de super-pouvoirs, comme moyen possible d'une libération n'a t-elle d'autre but qu de prévenir et domestiquer une telle éventualité ?