Ambiance paisible et festive dans la famille Gu dont les principaux membres et quelques proches voisins ou connaissances se sont rassemblés pour commémorer le soixante-dixième anniversaire de la doyenne du petit clan, un réjouissant événement de retrouvailles en partie entaché par le soudain malaise de la vieille personne rapidement transportée par ambulance, pour une prise en charge en milieu hospitalier. Il faudra désormais, pour les quatre frères présents, se mettre d'accord, en filigrane et en nécessité, sur une ultérieure solution d'hébergement pour leur aïeule, à la fin d'un séjour médical souvent onéreux. Chacun d'eux aura, à tort ou à raison, quelques motifs raisonnables ou fallacieux et des situations particulières voire problématiques, empêchant cette nécessaire prise en charge commune ou individuelle. Une existence chaloupée par le sempiternel passage des quatre saisons, dans un ancestral et magnifique paysage qui fut déjà immortalisé au 14e siècle par un peintre ermite local, pour des personnages qui (se) vivent vaille que vaille un quotidien baigné de désirs, d'envies, d'harmonie et d'apaisement, un vécu à la fois conquérant et minuscule dans la dérive des jours et des flots qui passent immuables, dans une sagesse inclémente, phagocytée par une modernité toujours plus envahissante, foncièrement nihiliste...

>>> Une œuvre d'une réjouissante et vaporeuse sérénité, traversée d'une permanente mélancolie sans cesse bafouée, garrottée par l'insipide tohu-bohu d'un quotidien mortifère, désormais voué au profit et à l'argent, ad vitam aeternam...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)