Au départ, un postulat à la fois original et simple : un lieu de détention vertical de plusieurs dizaines de niveaux avec deux détenus par étage et au centre de chaque pièce, une ouverture qui laisse le passage d'une plateforme de nourriture qui descend progressivement de palier en palier, permettant ainsi aux séquestrés de s'alimenter, dans un laps de temps limité, avant de redescendre au niveau inférieur. Ainsi, ceux du dessous se gavent alors que les suivants n'ont plus que des restes pour se sustenter et les derniers, quelques miettes et bien des immondices. Comble de raffinement pervers, chaque mois environ, les gens sont endormis par un gaz et changé arbitrairement de positionnement. C'est pourquoi le personnage principal du film, un certain Goreng, une sorte de Don Quichotte moderne, décide de tenter de mettre fin à cette dramatique situation, en demandant à chaque détenu, de chaque étage, de gré ou de force, de se rationner afin que chacun puisse se nourrir correctement, évitant ainsi le gachis et plus dramatiquement encore un possible cannibalisme de survie...
"L’être humain est au plus bas, privé de la lumière du jour. Un profil violent et cannibale ne fonctionnant plus que par des propos provocants et des bombances chronométrées. Comportement incontrôlé sombre et malodorant alternant paroles brèves, angoisses récurrentes, délires obsessionnels et cauchemars alarmants. Chacun pour soi dans un concept animalier sous surveillance consistant à s’empiffrer dans un temps limité d’une nourriture de passage raffinée, pour les premiers servis, se détériorant d’étage en étage pour devenir pratiquement immangeable en atteignant les niveaux les plus bas. Fast food succulent mais bref pour certains élus ne devenant plus que de la bouillie répugnante pour les plus défavorisés. Boulimie minutée et famine prolongée sous fond de réclusion maximale sans un regard envers un compagnon d’infortune, qui tout en étant temporairement dépendant des senteurs les plus capiteuses ou des odeurs les plus répugnantes, ne fait que reproduire tel un miroir que la substance de son effondrement"JIPI