Bien malheureuse dans sa vie conjugale, avec un époux qui la trompe régulièrement avec de vagues connaissances passagères, Fumiko Shimojo trouve dans la poésie une indéniable échappatoire à la déliquescence de son existence, bénéficiant toutefois d'une considération de plus en plus appuyée auprès des membres de son cercle littéraire qui insiste sur l'évidente qualité intrinsèque de ses écrits incitant à une incontournable et prochaine édition. Constamment soutenue dans ses atermoiements littéraires par le sympathique Takashi Hori, un ami d'enfance, elle choisit de divorcer de son volage mari, malgré l'obligation de laisser à ce dernier, son jeune fils Noburo et ne garder auprès d'elle que sa petite fille. Comme un malheur a souvent l'arrogant et douteux privilège de ne jamais venir seul, Fumiko se retrouve bientôt privée de la régulière présence du stimulant Hori et de sa précieuse amitié. Ce dernier, en effet, décède fort rapidement d'une inattendue maladie incurable, laissant son amie littéraire dans un fastidieux désoeuvrement quotidien, amplifié par un brutal diagnostic médical, les vives douleurs ressenties depuis quelques temps, s'apparentent à un irrémissible cancer du sein, nécessitant une urgente hospitalisation. C'est dans une unité de soins spécialisée de Sapporo que la jeune femme est transférée et qu'elle fera la connaissance d'un opiniâtre journaliste, critique littéraire, qui n'aura de cesse de s'occuper de la publication des poèmes de la mourante et de lui apporter, durant sa brève fin de vie, une présence et une affection presque permanentes...

>>> Le film évite avec adresse, finesse et tendresse de déployer tout l'arsenal potentiel larmoyant présent en arrière plan, lamentos et trémolos en suspens, pour nous faire partager une émotion certaine, sur fond de tristesse et de noirceur jamais bien éloignées, parfaitement maîtrisées par une excellente actrice s'imposant aussi dans la sphère de la réalisation...