Depuis sa plus tendre enfance, dans un petit village proche de Manille, le dénommé Kidlat a voulu franchir les ponts qui se présentaient à lui, dans son permanent désir d'aller de l'avant, vers son rêve : se rendre en Amérique et devenir astronaute. Toujours accompagné de son infatigable jeepney, traditionnel moyen de locomotion typiquement philippin, qui de simple jouet en bigarré véhicule a ponctué son existence, notre loufoque personnage, se laisse bercer par son transistor branché en permanence sur les ondes de "Voice of America" et se proclame bientôt, en hommage et en référence, Président du fan-club local de Werner von Braun. Par une chance extraordinaire, il parvient à faire une première partie de son voyage vers les States, s'arrêtant quelques temps à Paris, fasciné par toute cette mouvante modernité (tapis roulant, porte automatique, escalator) et se retrouvant avec son facétieux véhicule à circuler dans la capitale pour alimenter en chewing-gums, moult appareils disséminés dans la ville. C'est seulement après une virée en Allemagne, patrie de son auguste mentor spatial, que l'opiniâtre Kidlat trouvera le souffle idéal pour rejoindre son rêve américain.

>>> Inédite dans l'hexagone depuis plus de quarante ans, primée au festival de Berlin 1977, cette œuvre follement hybride et farfelue, à connotation largement autobiographique, fait preuve et revendication d'une incroyable créativité, d'un constant humour diffus et d'une insidieuse critique sociale et politique...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)