L'ENIGME DE KASPAR HAUSER - 1974

Titre VF L'ENIGME DE KASPAR HAUSER
Titre VO Jeder fur sich und Gott gegen alle
Année de réalisation 1974
Nationalité Allemagne
Durée 1h50
Genre DRAME
Notation
Date de sortie en France 29/10/1975
Thème(s)
Cinéma allemand (ORIGINE)
Analphabétisme / Illettrisme (tous pays confondus)
Amnésie (Cinéma allemand) (est et ouest)
Réalisateur(s)
HERZOG Werner
Chef(s) Opérateur(s)
WYBORNY Klaus SCHMIDT-REITWEIN Jörg
Musique
ALBINONI Tomaso MOZART Wolfgang Amadeus PACHELBEL Johann DE LASSUS Roland
Renseignements complémentaires
Scénario, adaptation, dialogues :
Werner Herzog .....
Distribution : Michele Dimitri Films

Visa d'exploitation : 45 048

Nota :

- Prix Spécial du Jury Cannes 1975
Acteurs
S. Bruno
LADENGAST Walter
MIRA Brigitte
SEMMELROGGE Willy
MUSAEUS Hans
KROECHER Michael
PATALAS Enno
VAN LYCK Henry
PILGRIM Elis
PRECHTEL Volker
DOER Gloria
FRICKE Florian
SCHEITZ Clemens
DOERING Helmut
TAHIMIK Kidlat
GOTTWALD Andi
ACHTERNBUSCH Herbert
BAUER Wolfgang
STEINER Walter
BUZALSKI Johannes
BAYER Wilhelm
MEYER-FURST Willy
BRUMBACH Franz
EDEL Alfred
FRITSCH Heribert
GEBHART Peter
HAUFF Reinhard
HEINZLE Otto
KRAFT Dorothea
NIEMOLLER Dr h.h.
WELLER Markus
PFLAUM Walter
SCHONBORN Peter-Udo
Résumé

L'histoire commence le 26 mai 1828, un dimanche de Pentecôte. Un jeune homme harassé, sale, illettré est arrêté sur la grande place de Nuremberg et enfermé dans la tour du château. Il dit s'appeler Kaspar Hauser et avoir séjourné de nombreuses années dans un mystérieux cachot. Reprenant goût à la vie grâce au geôlier, puis aux sollicitudes du docteur Daumer, il devient rapidement la coqueluche de la ville...

>>> D'après un fait divers authentique, une oeuvre essentielle et solide...

Bibliographie
- La Revue du Cinéma numéros 301 et 341bis
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Jeune Cinéma numéro 88
- Positif numéro 169
- Ecran numéros 38 et 41
- Avant-Scène numéro 176
- Saison Cinématographique 1976
- Cinéma numéros 200 et 201/202
Critiques (Public)
Je suis venu, calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes :
Ils ne m'ont pas trouvé malin.
A vingt ans un trouble nouveau
Sous le nom d'amoureuses flammes,
M'a fait trouver belles les femmes :
Elles ne m'ont pas trouvé beau.
Bien que sans patrie et sans roi
Et très brave ne l'étant guère,
J'ai voulu mourir à la guerre :
La mort n'a pas voulu de moi.
Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu'est-ce que je fais en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspar !.

Ces vers de Paul Verlaine, écrits en 1873, sont destinés à un être mystérieux, hirsute, grimaçant, au sommeil lourd. Tenant à peine sur ses jambes. Son infirmité est lourde, traînée par des mains anonymes, dans une nature verdoyante, ondulant au rythme des vents. Kaspar Hauser, âgé d'environ seize ans, et découvert au mois de mai 1828, bras gauche tendu, tel une statue de pierre, au milieu d'une place, sous les regards inquiets d'autochtones, découvrant une telle posture. Il porte une lettre destinée à un capitaine de cavalerie et ne prononce qu'une seule phrase apprise par cœur : "J'aimerais devenir un combattant comme le fût mon père." Recueilli par la collectivité, Kaspar montre une ignorance inégalée, il ne sait ni lire, ni écrire, recrache ce qu'il mange, n'offre qu'un regard fixe envers ses protecteurs. Un intérêt pour les bases de l'existence et néanmoins découvert, Kaspar nourrit patiemment un oiseau. Le contact de la chaleur et la douceur de la main d'un bébé déclenche des larmes. Ce jeune homme a des sens. Les progrès sont fulgurants, il apprend le mécanisme de la nature, la musique, les sons, la parole, mais le destin veille entretenant un mystère contrariant un mécanisme interne évolutif. Werner Herzog habille ses œuvres d'échecs, "Fitzcarraldo", "Aguirre" et Kaspar sont anéantis par des destins contradictoires, programmés afin d'obstruer des mécanismes d'énergies, un genre de grandeur négative où les oppositions sont des affirmations antinomiques. Kaspar ne se délecte provisoirement que de cette seconde naissance intellectuelle, offerte par des mots captés et renvoyés. L'encadrement est doux, patient envers cette entité à façonner, pourtant toutes ces sollicitudes sont vouées à ne pas réussir. Ce curieux personnage emporte son parcours que l'on peut définir, afin d'épiloguer sur un sujet bien mystérieux, comme un bâtard, le fruit d'un amour adultère escamoté à la naissance, un masque de fer gênant, qu'il ne faut surtout pas faire grandir intellectuellement. Ce n'est qu'une suggestion pour conserver la maîtrise d'un dénouement, que Kaspar, privé du potentiel d'une intuition divine, ne peut fournir, faute de temps. Le mystère Kaspar Hauser reste entier pour l'éternité. JIPI