AGUIRRE LA COLERE DE DIEU - 1972

Titre VF AGUIRRE LA COLERE DE DIEU
Titre VO Aguirre der Zorn Gottes
Année de réalisation 1972
Nationalité Allemagne
Durée 1h30
Genre AVENTURES
Notation 15
Date de sortie en France 26/02/1975
Thème(s)
Aventuriers célèbres
Cinéma allemand (ORIGINE)
Désertion et déserteurs (tous pays confondus)
Radeaux (tous pays confondus)
Papillons (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
HERZOG Werner
Chef(s) Opérateur(s)
MAUCH Thomas
Musique
POPOL VUH
Renseignements complémentaires
Scénario et production : Werner Herzog

Visa d'exploitation : 44 034
Acteurs
KINSKI Klaus
ROJO Helena
GUERRA Ruy
BERLING Peter
RIVERA Cecilia
ADES Daniel
ROLAND Edward
POLANAH Armando
FARFAN Daniel
CHAVEZ Alejandro
DEL NEGRO Nick
POLANAH Rui
MARTINEZ Julio E.
REPULLES Alejandro
GONZALEZ Justo
MARTIENZEN Gerd
Résumé

En 1560, une expédition espagnole, à la tête de laquelle se trouve Aguirre, le commandant en second dissident, s'enfonce dans la forêt vierge à la recherche du mythique Eldorado. Le petit groupe progresse avec moult difficultés dans une jungle touffue où le plus grand danger viendra des Indiens autochtones, qui, invisibles et maîtres du terrain, déciment peu à peu les téméraires aventuriers...

>>> Une folle et délirante épopée, entre élaboré documentaire et séduisant lyrisme, avec un magistral Klaus Kinski, dans un de ses meilleurs rôles...

Bibliographie
- Saison Cinématographique 1973
- Positif numéro 167
- Ecran numéros 17 et 35
- Avant-Scène numéro 210
- Cinéma numéros 178, 197 et 318
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Jeune Cinéma numéros 72 et 82
- Cinématographe numéro 111
- La Revue du Cinéma numéros 295 et 308bis
Critiques (Public)
Quelle folie d’entreprendre la conquête d’un tel territoire où les visages deviennent livides à mesure que l’espoir de réussite se raréfie au fil de ces terres et de ces eaux traversées dans de frêles embarcations où les chevaux se cabrent de peurs. Les flèches d’un ennemi invisible, propriétaire de ces forêts impénétrables, déciment un à un ce groupe mené par Aguirre (Klaus Kinski) irrécupérable illuminé, avide de pouvoir, perdu dans un contexte inconnu à des milles de sa terre d’Espagne. La nature est imprévisible, ses silences soudains sont effrayants, des airs de flûtes sont exécutés spontanément afin de restituer une indispensable atmosphère sonore dominatrice. Le regard d’Aguirre est écrasé par ces arbres immenses qu’il contemple au milieu de ces eaux incertaines où les hommes gesticulent d’impuissance. Cette avancée dans la pénombre d’une impossible découverte est sanctionnée par l’indien. Détruisant le mirage d’un Eldorado plus cérébral que réel, il décime par instinct de survie ce groupe avec lequel il ne désire même pas communiquer. Aveuglé par la démesure, Aguirre n’a pas le réflexe de faire machine arrière, se sachant perdu, il se laisse dévorer par cette nature qu’il ne peut soumettre. "Aguirre la colère de Dieu" est un film sur la démesure non calculée d’un groupe d’hommes se croyant invulnérable par la détermination et la possession du canon qui n’effraie nullement ces indiens qui n’ont aucune perception de la cuirasse et de l’arquebuse. La foi d’évangéliser ces terres barbares est un prétexte pour ces hommes ivres de conquêtes, ils brûlent tout sur leurs passages en se ruant comme des porcs sur de la nourriture mal cuite. Les résolutions les plus remarquables afin de sortir de cet enfer sont féminines avec la décision de l’une d’entre elles d’être maître de son destin, en affrontant seule cette forêt dont elle ne reviendra pas. Le contexte final de cette tragique équipée inutile placera Aguirre en survivant éphémère, devant une bande primates se devant de respecter ses besoins vitaux en calmant sa faim. C’est peut-être l’image de cette nature, une procédure interne luttant contre l’évangélisation. L’éternel combat darwinien. JIPI