La jeune Eva, d'origine hongroise, veut rendre visite à sa tante qui habite Cleveland. Depuis New York, avec son cousin Willie et Eddie, le copain de ce dernier, ils prennent la direction de l'Ouest. Une virée se dessine vers la Floride où ils perdent tout leur argent dans des paris à des courses de lévriers. Une importante somme, pourtant, leur tombe dans les bras à cause d'un dealer qui s'est trompé de destinataire...
>>> Une oeuvre jubilatoire, déconcertante et d'une drôle de nonchalance bienvenue...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Positif numéros 281/282, 288 et 336
- La Revue du Cinéma numéros 401 et 421bis
- "Trente ans au cinéma" d'Alberto Moravia
- Cinématographe numéros 101, 107
- Cinéma numéros 307/308 et 313
- Positif numéros 288, 336
- Avant-Scène numéros 331/332
- Saison Cinématographique 1985
- Jeune Cinéma numéros 160 et 165
Critiques (Public)
"Stranger than paradise" est un film superbe, en noir et blanc, sur la solitude citadine d'une jeunesse sans espoir, sans rêve. Elle vit au jour le jour, de magouilles, de jeu, de télévision. Dans ce quotidien gris, les autres importent peu, la communication n'existe pas, d'ailleurs à quoi servirait-elle ? Les mots, eux-mêmes, ont subi un décapant lifting. Il faut ainsi apprendre quand on débarque de sa Hongrie natale et que l'on veut passer l'aspirateur, que l'on va "étrangler l'alligator"... Cependant, derrière l'indifférence qui s'affirme, une tendresse insidieuse pointe le bout de son nez entre Willie et Eva. Mais elle refuse d'affirmer son langage et balbutie maladroitement : on part ensemble pour des vacances inattendues, inespérées. Mais le charmant Willie qui renie tout de la Hongrie, langue et famille n'hésite pas à abandonner Eva... qui en profite pour s'enrichir.. sans l'avoir voulu.. Au-delà de l'anecdote qui se laisse voir, une recherche de l'autre et du moyen de communiquer avec lui, d'une jeunesse qui a perdu le langage de la tendresse, avec celui des mots, et se deshumanise sans même en prendre conscience ....MILAN