LE SANG DU CONDOR - 1969

Titre VF LE SANG DU CONDOR
Titre VO Yawar malku
Année de réalisation 1969
Nationalité Bolivie
Durée 1h20
Genre DRAME
Notation 16
Date de sortie en France 30/09/1970
Thème(s)
Football (tous pays confondus)
Castration / Emasculation
Films politiques (Cinéma bolivien)
Cinéma bolivien (ORIGINE)
Prix Georges Sadoul (Film étranger)
Réalisateur(s)
SANJINES Jorge
Chef(s) Opérateur(s)
EGUINO Antonio
Musique
VILLALPANDO Alberto DOMINGUEZ Alfredo QUISPE Ignacio YANA Gregorio
Renseignements complémentaires
Scénario : Oscar Soria
et Jorge Sanjines .....
Dialogues : Oscar Soria

Nota :

- Prix Georges Sadoul 1969 du meilleur film étranger ex-aequo avec : "Scènes de chasse en Bavière" .....
Acteurs
MENDOZA HUANCA Benedicta
YANAHUAYA Marcelino
VERNEROS SALINAS Vicente
VARGAS Felipe
CERVANTES Carlos
ARTES Ilde
ARCE Jose
PONARANDA Adela
ERGUETA Luis
CAILLET Danielle
Résumé

Dans une communauté indienne des Andes, au fin fond de la Bolivie ancestrale, s'est installée une discrète équipe médicale yankee sous la ronflante dénomination "d'institut américain pour la maternité" et qui pratique à l'insu des autochtones, la stérilisation des femmes. Ignacio Mullku, responsable du village, découvre le sordide complot et fait émasculer les médecins américains. Les réactions gouvernementales ne vont pas tarder et la répression se mettre brutalement en place...

>>> Un magnifique film politique d'une force dénonciatrice étonnante...

Bibliographie
- Positif numéros 111 et 125
- Télérama numéro 1083
- Télé-Ciné numéros 156 et 166
- Image et Son numéro 245
Critiques (Public)
Réalisé à une époque où le tiers mondisme commençait à être de mode, "Le sang du condor" est un film remarquable de part sa réalisation excluant tout misérabilisme et manichéisme schématique et sa force dénonciatrice. Ce film démonte la logique destructrice d'un monde qui se dit "évolué" mais qui n'utilise que des moyens technologiquement plus modernes en vue de la disparition d'une civilisation et de ses représentants jugés "inférieurs". En fait la destruction physique n'est que la continuité logique de l'asservissement moral qui l'a précédée : il est particulièrement symptomatique que les Indiens entre-eux, s'insultent en se traitant d'Indiens... (cf. la scène de l'altercation entre joueurs de foot). Le mépris avec lequel se considère le peuple amérindien est la condition première pour qu'une "civilisation" qui se regarde comme supérieure, parce technologiquement développée, s'impose à lui. Le problème est que le gain matériel s'est effectué au détriment de l'évolution mentale de ces individus qui méprisent la vie humaine, le droit à la différence et -chose bien plus choquante - de la représentation de deux cultures qui coexistent sans pouvoir se comprendre. L'exemple de l'Indienne qui refuse de vendre tous ses oeufs en une fois, parce qu'elle ne pourrait plus passer la matinee au marché, peut nous paraître illogique à travers notre regard d'occidentaux, baigné de la logique productiviste. En fait, de cette anecdote, transpire une conception diamétralement opposée de la vie et des relations humaines, donnant toute suprématie à l'individu et au respect de l'ordre social ancestral. Un film qui mérite d'être vu et apprécié. MILAN