La fortunée comtesse Federica Donati, une vieille dame en chaise roulante, dans sa superbe propriété en bord de mer, se fait pendre au bout d'une souveraine et mortelle corde retenue par deux inquiétantes mains gantées. Le taciturne meurtrier, en fait son mari Filippo, un vieux bonhomme efficace et fort élégant, à la virile moustache responsable, qui maquille immédiatement son meurtre en suicide, se fait, dans les minutes suivantes, joliment trucider à coups de poignard acerbes, aux pieds même de sa raide victime. Personne sur l'île ne devine le drame qui vient de se jouer nuitamment dans la vaste demeure ; ni le discret Simon, sagace pêcheur et enfant illégitime de la vieille, accaparé par ses filets et ses gluants céphalopodes, ni le remarquable couple des Fossati (lui, trop occupé par sa collection de coléoptères et elle, par son obsessionnel tarot divinatoire) encore moins le séduisant architecte Ventura, monopolisé par sa pulpeuse secrétaire et maîtresse. Le lendemain, alors que débarquent en bruyante jeep des sables, quatre jeunes gens en estivale effervescence, le couple Albert et Renata cherche vainement le corps de leur père, le défunt comte, mystérieusement disparu. Peu de temps après, le fringant quatuor est lui aussi (mal)proprement trucidé : une des jeunes filles qui se baignait innocemment, dans la coupable tenue d'Eve (à moins que ce soit l'inverse), se fait trancher la gorge d'un anonyme coup de serpe, puis son copain reçoit la même hachette en pleine tronche ébahie, hostilement fendue de haut en bas et le couple restant se fait transpercer par une incisive sagaie, en pleins ébats jouissifs et copulatifs .....

>>> Pas moins de 13 meurtres sanglants et variés en 75 minutes plutôt réjouissantes qui préfigurent bien avant l'heure les genres "slasher" et "gore" transalpins qui vont déferler sur nos impavides écrans, quelques années plus tard. Malgré les récurrents défauts de Mario Bava abusant des zooms et des approximations techniques, cette oeuvre reste exemplaire et bienvenue dans la fluctuante filmographie du cinéaste, avec comme ultime et mémorable référence, l'enfantine et radicale pirouette finale .....
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)