Scénario et dialogues : Michelangelo Antonioni,
Tonino Guerra et Elio Bartolini .....
Décors : Piero Poletto
Costumes : Adriana Berselli
Distribution : France Inter Cinéma
Visa d'exploitation : 23 935
Nota :
- Prix Spécial du Jury Cannes 1960
- Prix de la S.E.C.T. : Cannes 1960
- Prix de la Nouvelle Critique et Prix Sutherland : Londres 1960
- Nastro d'argent 1961 pour la musique
- Prix de la Presse Etrangère pour Monica Vitti
- Etoile de Cristal pour Monica Vitti
- Caveja d'Oro pour le film et pour l'interprétation de Monica Vitti
- Saraceno d'oro pour le film et les interprétations de Vitti et Ferzetti
Sandro et Anna vivent un amour banal dans un univers luxueux. Anna s'ennuie et invite une amie de condition modeste, Claudia, à participer à une croisière, au large de la Sicile. Anna profite d'une escale sur l'île de Lisca Bianca, pour disparaître et laisser Sandro et Claudia prendre conscience de l'amour fragile qui les unit. Mais déjà à Taormina, Sandro, désoeuvré, a une brève aventure avec une prostituée de luxe...
>>> Le pessimisme amer et sans appel de Michelangelo Antonioni quant à l'indubitable échec de toutes relations durables entre les deux sexes, inévitablement...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1960
- Image et Son numéros 135, 184
- Cahiers du Cinéma numéro 113, 375
- Image et Son numéros 140/141
- Télérama numéro 559
- Le Monde du 16/09/1960
- Cinématographe numéros 87, 112
- Cinéma numéros 47, 51, 60, 292
- Télé Ciné numéros 91 et 95
- Cinéma numéros 319/320
- CiNéMAS Vol.6 numéros 2/3
- Positif numéros 35, 38, 265, 266
- Scénario et Dialogues (Buchet/Chastel)
- Positif H.S avril 1992
Critiques (Public)
18/20 : Découvert en dvd sur mars 2009 en v.o. Une peinture de moeurs italiennes à travers des histoires de couples croisées, desquelles il ressort une infinité d'angles offerts à la réflexion du spectateur. La photographie d'abord, en noir et blanc, particulièrement élaborée, d'un esthétisme constant mais jamais gratuit, chaque plan de la caméra soulignant le désir de co-dépendance sans cesse contrecarré par l'envie d'être soi-même, ce piège qu'est le besoin de séduire. Tous sont majoritairement des nantis un peu pourris par la facilité matérielle, sauf Claudia (Monica Vitti) censée apporter une note plus généreuse : qu'elle incarne une jeune femme issue d'un milieu populaire est imperceptible, tout aussi racée, élégante, et même plus à l'aise que celle qui l'invite, Anna (Léa Massari), une maniaque du cache-cache. L'angoisse monte dans l'île où ils sont partis canoter, que de points d'interrogation ! On nage dans ce que Beauvoir commença à nommer "le malentendu entre les sexes". Antonioni tâche de "franchir le seuil de l'alcôve", direction la félicité à deux. Prône l'oubli pour avancer et ne rien regretter. Il sonde le mystère féminin comme rarement au cinéma, que ce soit l'absence à l'autre (en sa présence pourtant) qui débouche sur la disparition... Ou le poids des regards mâles permanent qui fait de toute jolie femme sans homme une proie... Point culminant du film : l'attente du partenaire, ces petits gestes affolés, la terreur d'une fin. L'Avventura, c'est l'âme féminine doucement démasquée (on sent l'amour porté par le cinéaste à Monica Vitti) : ce qui fait qu'on lui pardonne de faire de ses acteurs mâles des gros chats en quête perpétuelle de souris ou presque. L.Ventriloque
