Comme il est de tradition dans maints régimes socialistes, un séminaire regroupant étudiants et professeurs, est organisé dans un centre de vacances universitaire où quelques représentants des différentes facultés du pays présentent un mémoire en linguistique dont les meilleurs seront récompensés. Jeune maître-assistant, idéaliste et naïf, Jaroslaw Kruszynski est chargé de la direction du camp et de la relation entre la hiérarchie et l'ensemble des étudiants, alors que son supérieur, le cynique Jakub Szelestowski, retors maître de conférence dans la cinquantaine, chapeaute l'ensemble de l'organisation. Malgré quelques rapports tendus avec un groupe de jeunes qui récuse le jury nommé pour l'attribution des prix, contestant aussi l'éviction d'une université et la mise au ban des travaux d'un étudiant, Jaroslaw sympathise avec une jeune Polonaise vivant en Angleterre, prénommée Nelly qui ne semble guère indifférente à sa présence et ses attentions. Mais la majeure partie de son temps, il le passe en joutes verbales avec Jakub qui se moque allègrement de son intégrité, lui confiant que le lauréat à qui sera attribué le diplôme, a été choisi bien avant la lecture des mémoires et que la thèse du vice-recteur qui sera de passage au séminaire, serait entièrement plagiée. Que ce soit dans la sphère estudiantine ou dans les rapports entre nos deux protagonistes, une tension en crescendo se met en place insidieusement...

>>> Une œuvre quelques temps interdite à l'exportation qui dénonce avec finesse, humour et sagacité les dérives politiques et morales d'une certaine prétendue nomenklatura polonaise, des prérogatives de la fonction exercée et des incessants marchandages et tripatouillages des privilèges et des avantages. Bien sûr le propos vise à l'universalité et dépasse de loin les seules frontières slaves...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)