Parce que son petit ami militaire lui annonce épistolairement la rupture, Norah Larkin, standardiste au central téléphonique de Los Angeles, accepte l'invitation de Harry Prebble qui l'emmène au "Gardenia Bleu", une discrète et réputée boîte de nuit. Noyant son chagrin dans l'alcool, elle accepte de raccompagner le galant, qu'elle finit par assommer lorsque ce dernier devient trop entreprenant. Le lendemain, les journaux font leurs titres sur le meurtre de son compagnon d'un soir...
>>> Sur le thème du faux coupable, une oeuvre manquant d'un peu de punch !
Bibliographie
- Index de la Cinématographie 54B
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Mensuel du Cinéma 12/1993
- Studio numéro 80
- Positif numéros 405 et 560
Critiques (Public)
16/20 : Vu en v.o. en avril 2008 au cycle consacré à "Fritz Lang et Hollywood" au Cinématographe de Nantes : nous revoici dans le monde des opératrices téléphoniques des années cinquante, une ambiance bon enfant que cette Centrale pleine de jolies filles convoitées plus qu'esclaves... La caméra s'arrête sur Norah, belle et seule, en attente d'un soldat au loin mais qu'elle vénère comme une icône jusqu'à ce soir où elle pleure. Basta ! La voilà sortie de ses gonds, noyée dans l'alcool auprès d'un prétendant bien en chair (fabuleuses scènes où elle sirote...), d'alanguie elle devient furie, lui flanque un coup de tisonnier. Ensuite, le spectateur se focalise sur cette jeune traquée : comment peut-elle s'en tirer ? Maintenant, la presse invite la meurtrière à se dénoncer "contre une aide"... Vitriolé mais aussi très romantique (le gardénia chanté par Nat King Cole, les mouchoirs, et ce joli visage féminin implorant les hommes, une expression qui rappellerait un peu notre Marion Cotillard aujourd'hui) en plus d'une grande qualité de cadrages et de lumière, notamment ce clair-obscur aux moments décisifs, avec des couples sensuels, qu'ils soient enlacés ou retenus au contraire. C'est assez tarabiscoté comme intrigue, pourtant on suit aisément. Bien aimé la malice de Fritz Lang concernant la gueule de bois féminine ici relayée par l'amnésie. Vient la volte-face comme aime en balancer ce cinéaste, ici sur les tout derniers plans, et on se dit "ah oui, c'est vrai, j'avais oublié ces points de détail"...L.Ventriloque