Peter un jeune étudiant en ornithologie, plein de nobles idées, débarque un beau matin, sur une petite île de l'Estonie, constituée en réserve naturelle et sous la responsabilité de Sasha, une efficace et solide fonctionnaire russe, garde-forestier de la vaste région. Rapidement, entre les deux personnages, vont se tisser d'étroits liens de connivence, d'opposition, d'attirance et d'incompréhension, jusqu'au drame final...
>>> En filigrane de l'éternel et rugueux problème ethnique et relationnel, un solide hymne à la nature qui ne fait qu'intensifier la stupidité de certaines réactions humaines.
Bibliographie
- Saison Cinématographique 1990
- Revue du Cinéma numéro 465
- Première numéro 164
- Studio numéro 43
- Cahiers du Cinéma numéro 437
- Jeune Cinéma numéro 203
- Télérama numéro 2131
Critiques (Public)
Un cinéaste estonien règle ici ses comptes avec la Russie soviétique, par l'intermédiaire d'un face-à-face écolo-sentimental entre un jeune Estonien et une Russe. Le parti-pris du huis-clos (cadrage et focales) enserre imédiatement l'action sur un subtil duel psychologique, doublé d'une irémédiadiable attraction sexuelle (promiscuité d'un couple antagoniste). Et le drame se pose, et le film s'envole, comme une nuée d'oiseaux. Oiseaux inconscients des enjeux des hommes et seulement préoccupés de leur survie. Et c'est justement de survie que le film nous parle. DWG.
Un homme, jeune, passe ses vacances dans une île d'Estonie afin d'observer les oiseaux et jure à la face des hélicoptères, cages des garde-frontières, qui viennent de leur vol perturber la quiétude du monde animal. Une femme, qui pourrait être sa mère, y vit dans une solitude presque totale, aux limites de la légalité. Entre les deux "belligérants", une attirance brutale, des heurts violents. Ultra-lucide d'un soir, Sasha est envahie d'effroi. Le monde de la mort étendu autour d'elle, provoquée ou involontaire atteindra des limites inimaginées. Le murmure de cette nuit magique : "tu es vivant" porte quelque-chose de glace ... Un film très beau, qui sort enfin de la banalité de nos critères cinématographiques occidentaux. S'extirper de tout préjugé et aller le voir impérativement. Deux conceptions du monde s'y affrontent et ce sont en même temps deux conceptions de la nature, des relations humaines et de l'amour, du respect ou non de la vie ..... MILAN
