LES HONNEURS DE LA GUERRE - 1960

Titre VF LES HONNEURS DE LA GUERRE
Titre VO
Année de réalisation 1960
Nationalité France
Durée 1h25
Genre DRAME
Notation 15
Date de sortie en France 23/07/1962
Thème(s)
Censure (Cinéma français)
Mariage (Cinéma français)
Deuxième Guerre Mondiale (Cinéma français)
Barques, pirogues, chaloupes et autres canots .....
La Résistance (et la collaboration) -Seconde Guerre Mondiale- (Cinéma français)
Jeux de cartes (réussites et patiences)
Réalisateur(s)
DEWEVER Jean
Chef(s) Opérateur(s)
CLOQUET Ghislain LEVY Georges
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario et dialogues :Jean-Charles
Tacchella et Jean Dewever .....
Distribution : Fernand Rivers

Nota : le film eut indirectement des problèmes avec la censure
(sortie en plein mois de juillet, après deux années au placard) .....


Visa d'exploitation : 24 307
Acteurs
GODET Danielle
MAHIEUX Alix
BASSET Gaby
LACROIX Evelyne
COLLET Pierre
MERCEY Paul
MAIK Henri
DAVRI Serge
SOLAR Jean
HEHN Albert
VERLEY Bernard
PERRIN Jean
ADET Georges
MOULIN Jean-Pierre
ARDISSON Edmond
GRAS Jean
FISCHER Helmut
THOMAS Georg
LIPPERT Gehrard
HALBEL Willy
WALTHER Harry
NORDMANN Hans H.
HARLANDER Willy
STRAHL Erwin
ELWENSPOEK Hans
BRASCH Helmut
SAVADE Sven
NIKLAUS Peter
BESNARD Jean
SCHULTES Willy
Résumé

Nanteuil, coquet village de la Marne durant l'été 1944, est encore occupé par une petite escouade de soldats allemands fort démobilisés par une défaite qui se précise et s'annonce comme imminente. Alors que quelques résistants ont trouvé discrètement refuge dans l'église locale, à une dizaine de kilomètres de là, au petit bourg de Muzières, on se prépare déjà à fêter la libération proche. Une joyeuse et débonnaire partie de campagne, fort bruyante et arrosée, sous un soleil radieux et d'agréables perspectives d'une paix enfin durable. Néanmoins, quelques habitants décident de se rendre au village pour suivre la reddition teutonne qui devrait s'opérer officiellement à cinq heures sonnantes. Mais l'arrivée, entre temps, d'un intransigeant capitaine allemand, qui remet en cause les accords passés entre le maire de Nanteuil et les soldats, va finalement provoquer un ultime et stupide affrontement...

>>> Une oeuvre rare et bienvenue, dénonçant avec précision et tranquillité, l'absurdité de la guerre et des conflits de toutes sortes, au détriment d'une saine joie de vivre, épicurienne et nonchalante. On comprend fort bien que les tartuffes gallonnés et les ganaches médaillés de nos sombres casernes aient pu vitupérer devant un tel discours hédoniste et pacifiste, les mettant magnifiquement au rebut et au chômage...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Cinéma 62 numéro 69
- Cahiers du Cinéma numéro 135
- Image et Son numéros 176 et 177
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Fiche IDHEC Films et Documents numéro 221
- Saison Cinématographique 1963
Critiques (Public)
"Les généraux meurent centenaires et moi je n'ai que vingt trois ans" L'Allemand, au bord de la désertion, est amaigri, avachi, malade, abandonné, hirsute, privé de chefs, usé par le conflit, traqué par le franc tireur. La soupe de plus en plus liquide se consomme collectivement dans un même grade à l'aide des réconforts d'un souvenir. L'occupé joue au billard, ripaille sur des tables bien garnies, flirte au bord de l'eau, offre la ritournelle au dessert. Ses journées semblent récupérées par l'insouciance et la distance envers un conflit dans lequel on s'investit mollement et surtout tardivement. Ces partisans aux physionomies ventripotentes casquées, munis de fusils, planquées dans les arbres, scrutant à distance respectable un danger potentiel, activent des actions d'opérettes protectrices argumentées par des récits souvenirs d'investissements non vérifiables. La sanction est dure, cinglante, scandée dans sa propre langue par une détermination combative plus musclée. "Des gueules comme ça c'est le procès du suffrage universel". Interdit de petit écran, censuré pendant deux ans par le pouvoir gaulliste, "Les honneurs de la guerre" montre un occupant honorable, se retirant presque comme un prince d'un territoire qu'il ne contrôle plus, unis dans la défaite, tapant dans ses mains à l'écoute d'un air folklorique représentatif d'un pays trop longtemps déserté, il acquiert un esprit solidaire sous marinier en surface dans un climat de guerre et de paix en suspend. Le résistant hôte des lieux en permanence est en revanche plus opérationnel dans la partie de campagne que dans l'action militaire loin des sacrifices nécessaires exigés en ces temps d'investissements indispensables. La terrine et la gaudriole l'emportent sur le courage. La peur de mourir pour la cause se distille dans le tourbillon du banquet. La grande interrogation de ce film courageux est à l'image de cette phrase au combien porteuse de faits historiques contestés sauvés par l'embellie. "Quand la réalité est au dessous de la légende, on publie la légende". Le résistant dans sa globalité mythe ou réalité ? L'homme reste homme avant tout. JIPI