La difficile adaptation d'un petit garçon, prénommé Bashu, fuyant éperdu et paniqué une zone de bombardement, lors du conflit Irak / Iran, et qui traverse finalement une grande partie du pays, caché dans la benne d'un camion, pour se retrouver sur les apaisés bords de la Mer Caspienne. Une jeune femme, prénommée Naie, dont le mari est absent depuis plusieurs semaines, au loin à la recherche d'un travail, le recueille auprès de ses deux enfants. La méfiance des habitants de l'endroit est évidente devant ce petit étranger dont le langage leur paraît incompréhensible et dont la peau, d'un noir d'ébène, suscite curiosité et commentaires. Le retour de l'époux, devenu invalide d'un bras, semble provoquer le rejet du gamin, mais tout finira par s'arranger...
>>> Remarquable et souvent fort émouvant !
Bibliographie
- Saison Cinématographique 1991
- Revue du Cinéma numéro 470
- Première numéro 169
- Studio numéro 48
- Positif numéro 364
- Cahiers du Cinéma numéros 442, 598
- Jeune Cinéma numéro 207
- Télérama numéros 2151 et 2298
Critiques (Public)
19/20 : Revu en vidéocassette en 2009. LE film à emporter sur une île déserte ou au tombeau plus que jamais... Particulièrement éclairant, alors même qu'il reste dévolu aux enfants, le comble : il s'agit du sort d'un rescapé de la guerre Iran/Irak, loin de France et de Navarre, certes... Miraculeux petit camion se faufilant au milieu des déflagrations, on le suit dans son périple, à son bord se trouve un fuyard : Bashu, "noir comme du charbon", livré à lui-même, revenu à l'état sauvage, tous les siens ayant disparu... Ce film est l'un des premiers du style (le cinéma iranien reste très attaché à montrer le sort des enfants de la guerre), filmé avec une virtuosité rare, ce charme un peu naïf d'apparence, voire "charmant", mais qui en dit, des choses ! Couleurs, symboles, manies de ce petit monde dans son quotidien. Contraste saisissant que cette succession d'images entre dévastation frontalière et arrivée dans l'oasis, plus au nord, brouhaha et soudain silence pastoral... Film personnalisé, dont la signature est cette femme au voile blanc venant barrer l'écran (époustouflante Sussan Taslimi). Dialogues sans tabou, aucune peur de dire que l'étranger embarrasse ! Que d'énergie ! Que d'espoir ! Plus précieux encore maintenant qu'à sa sortie ! Les adultes feraient bien de déménager d'urgence pareille splendeur au rayon "POUR TOUS" !L.Ventriloque