Dans une période indéterminée et pourtant actuelle où le rationnement et la pénurie de nourriture sont quotidiens, un immeuble vétuste, occupé au rez-de-chaussée par une boucherie-charcuterie, à l'enseigne prometteuse : "Délicatessen". Une douce folie règne parmi les folkloriques locataires qui ne répugnent pas à manger de la chair humaine que leur procure le brutal commerçant. Sous terre, la situation est tout aussi extravagante avec une mystérieuse organisation végétarienne...
>>> Réjouissant et détonant à souhait !
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1991
- Revue du cinéma numéro 471
- Première numéro 165-170
- Studio numéro 49
- Positif numéros 364-363
- Cahiers du Cinéma numéro 446
- Télérama numéros 2153-2182-2224
HS 1992
Critiques (Public)
Attention, le cinéma nouveau est arrivé ! Mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle, même si l'oeuvre est visiblement jouissive, espiègle et inventive à souhait. Car, formés à l'école du clip (musical, mais surtout publicitaire), les réalisateurs jonglent certes avec les effets spéciaux et les blagues à tout va, mais au détriment de l'émotion et de la chaleur. Gratuité des effets, frime et m'as-tu-vu sont donc au rendez-vous, non sans virtuosité (nous le concedons volontiers), pour un film fou, mais à la folie artificielle et froide.(D.W.Graphite)
Dans un paysage néo-apocalyptique, se dresse un immeuble peuplé de rescapés d'une probable guerre nucléaire ..... A l'entrée, l'enseigne, désuète et grinçante, du boucher a qui tous doivent leur survie; enfin pas tous, puisque c'est lui qui décide aussi du sort de ceux qui vont servir de nourriture aux survivants ..... C'est une immense fable ou farce baroque dans un décor ubuesque. L'humour noir se mêle à la satire dans un milieu clos où évoluent les caricatures de ce qui reste du genre humain : nymphomane, vieille fille hystérique et dépressive, clown, duo d'artisans qui fabrique des boîtes à "meuh !" ... et chasseurs d'escargots et de grenouilles. Toute cette fresque est rythmée par le bruitage obsédant de tout ce qui grince, cogne, crie, couine. Un gigantesque opéra loufoque qui laisse une impression de vertige, de tourbillon kaléidoscopique dont on ne sort en aucun cas, indemne .....
Sylvie G.
Faire un court sur un sujet pareil, ça relevait de l'absurde. Faire un film, c'était une blague. Mais faire un bon film, là, cà relève de la science-fiction. Mais voilà : Caro et Jeunet sont des petits génies de l'image et de la direction d'acteurs ..... Résultat : "Délicatessen", malgré un scénario basé sur l'anthropologie, est un film merveilleux de bout en bout. Si ce n'est pas déjà fait, courrez-le voir. Si ça ne vous plait pas, je m'engage à vous rembourser la place ....