Le dénommé Berthier ne veut absolument pas que sa petite famille apprenne qu'il est au chômage et tient énormément à ce que le grand train de vie passe, continue pour les siens. Quand la vérité se fait jour, notre bonhomme est renvoyé de son foyer par son épouse furibonde. Le voilà à la rue et bientôt pris en "protection" par un groupe de marginaux dont le chef, Toubib, mène la danse...
>>> Si les oeuvres antérieures du réalisateur / acteur étaient plutôt fort quelconques, cette fois-ci, on note une nette amélioration, aussi bien dans la dramaturgie que dans une certaine finesse d'observation évidente...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1991
- Revue du Cinéma numéro 473
- Studio numéro 51
- Positif numéro 367
- Cahiers du Cinéma numéro 446
- Télérama numéros HS 1992-2162-2235-2288
Critiques (Public)
Chacun d’entre nous ne pourra et ceci à jamais n’entretenir sa raison d’être que dans un groupe qu’il soit constructif, corvéable ou marginalisé. En passant de l’entreprise à la rue, Berthier ne reste pas seul, c’est l’essentiel même si ses nouvelles ressources d’accompagnements ne sont qu’une meute encore debout ou livrée à elle-même. L’épreuve du froid est bénéfique pour un homme épuisé par le rendement, les courbettes et la simulation pensant naïvement que tout un apparat domestique s’avère incontournable si l’on désire conserver l’être aimée. Un châtiment temporaire recadre un évincé dans un nouveau contexte inconnu où la conquête d’une simple paire de chaussures devient presque une extase. Dehors on n’est plus rien, il faut être débrouillard en s’adaptant au tout venant en espérant cibler ça et la quelques bonnes rencontres rendant un environnement pénible plus acceptable. La rue après quelques débuts laborieux tout en restant un contexte imprévisible se visite presque agréablement tant ses protagonistes sont endurants et surprenants. Une nouvelle famille temporaire sur un terrain de jeux bariolé sans hiérarchies sillonné par une troupe hors norme adaptée à une conjoncture de viandes avinées et de crises de démences dans un environnement déshumanisé ou l’on arrive néanmoins à produire de la matière affective.JIPI