La grande mégalopole new-yorkaise, dans une zone ouvrière du quartier de Brooklyn, un espiègle gamin de douze ans prénommé Lennie, se voit confier par sa mère, obligée de partir en urgence pour la journée au chevet de la grand-mère malade, la garde de son petit frère Joey, sept ans. Une gênante contrainte pour le désappointé frangin qui escomptait partir en virée avec un camarade de son âge, à Coney Island, une presqu'île réputée pour sa célèbre plage, mais surtout célèbre pour son vaste complexe de loisirs abritant plusieurs parcs d'attractions. Pour se débarrasser de l'encombrant garnement, Lennie simule, au cours d'un jeu truqué avec son copain et son frère, être mortellement blessé par une carabine tenue en main par le naïf Joey qui devant l'apparente tragédie prend la poudre d'escampette, ce qu'escomptaient parfaitement les deux délurés garçons. Joey quant à lui, profondément perturbé et culpabilisé par sa "mauvaise" action, s'en vient se cacher dans un placard familial, pour finalement quitter les lieux, décontenancé et malheureux, avec l'argent laissé pour les commissions, se retrouvant dans le métro qui le mène inopinément à Coney Island. Une merveilleuse journée commence pour le garçonnet, entre délicieuses friandises, manèges extraordinaires et fascinantes attractions foraines. Et quand l'argent commence à manquer, il suffit d'imiter certains autres gamins qui ramassent sur l'immense plage des bouteilles vides consignées qu'ils ramèneront au stand adéquat pour quelque menue monnaie bienvenue. C'est un cordial patron d'un manège de poneys qui, intrigué de retrouver à l'aube le gamin avec lequel il avait sympathisé la veille, seul et abandonné, qui téléphonera au domicile de Joey où le grand frère fort inquiet, puis finalement rassuré, va mettre une fin à l'incroyable fugue enfantine...

>>> Une date dans l'histoire du cinéma, de par son efficace réalisation aux antipodes des normes habituelles de la production hollywoodienne, de par ses ingénieuses techniques de tournage innovantes pour l'époque (petite équipe, caméra tenue à la main) de par sa bienheureuse immersion quasi documentaire dans l'environnement social, rappelant les meilleures heures du cinéma néo-réaliste italien ou les pertinentes réalisations suédoises d'un enchanteur Arne Sucksdorff  sans oublier son impulsion décisive et son influence radicale vers l'émergence du cinéma indépendant américain...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)