Berlin, mois de novembre 1923. L'inflation corrode le moral des habitants de la capitale enserrée dans la pauvreté et la terreur. Abel Rosenberg qui apprend le suicide de son frère, prévient sa veuve Manuela, chanteuse de cabaret. Lors de l'identification du corps, il reconnaît plusieurs autres cadavres. Une épidemie de morts suspectes semble avoir frappé ses relations proches. On le soupçonne rapidement. Arrêté, il sort de prison grâce à Manuela dont l'ami le docteur Vergerus leur a trouvé travail et logis...
>>> Film injustement méprisé, d'une âpre beauté, saisissant de bout en bout !
Bibliographie
- Cinématographe numéros 33 et 34
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Télérama numéros 1456 et 1457
- Saison Cinématographique 1978
- Cahiers du Cinéma numéro 285
- Les Nouvelles Littéraires numéro 2814
- Positif numéro 204
- La Revue du Cinéma numéros 324 et 327
Critiques (Public)
Passée la surprise des premières minutes, L’œuf du serpent s’avère être un film remarquable. Tourné dans les même décors que le "Berlin Alexanderplatz" de Fassbinder, il est un hommage non dissimulé à Fritz Lang. A son "Mabuse" d’une part (Heinz Bennent, terrifiant dans le rôle du professeur Vergerus), et au personnage interprété par Otto Wernicke dans "M" et "le Testament du Docteur Mabuse" d’autre part (en effet, on évoque un commissaire Lohmann). Deux histoires se mélangent dans le film, la grande et la petite. Mais ce n’est pas nécessairement une dénonciation d’un régime nazi en gestation à laquelle se prête ici Bergman. La petite histoire, celle de deux êtres broyés par la vie, cette grande machine qui va, l’intéresse bien plus. L’œuf du serpent (celui dont la coquille si fine permet déjà de distinguer le parfait petit reptile) obsède et terrifie à la fois. Un film dur qu’on ne saurait mettre devant toutes les paires d’yeux.