Scénario : Philippe de Broca,
Charles Spaak et Daniel Boulanger .....
Costumes : Rosine Delamare
Caméra : André Domage
Décors : François de Lamothe
Son : Jean Rieul
Photo : Raymond Voinquel
Distribution : Cinédis
Produit par Georges Danciger
et Alexandre Mnouchkine
Visa d'exploitation : 24 994
Nota :
- Pour Philippe de Broca et Bernard Haller, uniquement la voix .....
- Autre version en 1948 : "Cartouche roi de Paris" .....
Louis Dominique Bourguignon, plus connu sous le pseudonyme de Cartouche, faisait tout d'abord partie de l'efficace bande de voleurs d'un certain Malichot dont l'autorité et la tyrannie furent bientôt insupportables à notre héros qui, pour fuir les représailles de son ancien chef, s'enrôla dans l'armée. C'est là qu'il fait la connaissance de ses deux futurs lieutenants, le rusé "la Taupe" et le colossal "la Douceur" avec lesquels il dérobera la caisse de son régiment. C'est lors de leur fuite, que Cartouche rencontre dans une auberge, une délicieuse bohémienne surnommée Vénus, ce qui ne l'empêche nullement de vouloir absolument séduire la magnétique Isabelle de Ferrussac, l'épouse de l'arrogant responsable de la police parisienne. Après avoir définitivement supplanté Malichot à la tête des voleurs de la capitale, Cartouche devra subir la terrible conséquence de cet évincement, ce dernier le trahissant sans aucun état d'âme...
Un léger clone de "Fanfan la Tulipe" et de "Cadet Rousselle" continue ses aventures en scope couleurs dans un contexte légèrement réactualisé.
La trinité désinvolte de joyeux lurons sous les drapeaux active la tactique dite du lièvre devant un danger risquant de déstabiliser une bonne humeur de parcours. Ces trois là aiment la vie en lui inculquant une gestion particulière, adaptée à chaque rencontre.
Cartouche, remarquable visionnaire, essaie de survivre en attendant le supplice de la roue, ultime rendez-vous lié à son rang. L'aristocrate et le gendarme sont bastonnés dans la joie et la bonne humeur. Tout est permis en attendant l'épreuve du gibet pour ces malandrins tentant de s'acclimater, le temps d'une courte existence, à une régence poudrée de mépris envers le va- nu-pieds.
Ce pamphlet dénonciateur préfère amuser tout en gardant un message dramatique sous-jacent. Le détrousseur, sans illusions sur un avenir à long terme, se véhicule joyeusement sur le territoire de France, propulsé par la rapine, la raclée et le bon mot.
On dévalise le carrosse presque avec respect, vaporise la comtesse de rhétorique amoureuse, éjecte en plein vol le maréchal de sa carriole, libère la gitane dans une taverne, se devant d'adopter suite à cet effet le statut de pulvérisée.
L'aventure se vit de manière désordonnée, permettant récréations, beuveries et dérives, dans un monde où les responsabilités de maîtres efféminés sont uniquement positionnés sur les jolis minois.
L'armée n'est pas en reste, plus le grade est élevé plus la réplique est somptueuse.
"J'ai perdu deux cent hommes aujourd'hui, j'espère faire mieux demain" s'exclame le colonel.
"Voici les trois héros de la journée, qu'on les mettent en première ligne demain", rétorque le Maréchal.
"Cartouche" active les derniers spasmes de bravoures d'un sacripant au grand coeur, se délectant de comportements paillards et chevaleresques sur un hexagone de misères.
Amusons-nous en attendant la corde.
JIPI