LE SACRIFICE - 1986

Titre VF LE SACRIFICE
Titre VO Offret
Année de réalisation 1986
Nationalité Suède / France / Grande-Bretagne
Durée 2h25
Genre DRAME
Notation 17
Date de sortie en France 14/05/1986
Thème(s)
Cinéma suédois (ORIGINE)
Réalisateur(s)
TARKOVSKI Andrei
Chef(s) Opérateur(s)
NYKVIST Sven
Musique
BACH Jean-Sébastien
Renseignements complémentaires
Scénario : Andrei Tarkovski
Conseiller technique montage : Henri Colpi
Musique : folklore suédois et japonais .....
Distribution : Argos Films

Visa d'exploitation : 60 465

Nota :

- Grand Prix Spécial du Jury Cannes 1986 .....
Acteurs
JOSEPHSON Erland
FLEETWOOD Susan
MAIRESSE Valérie
GISLADOTTIR Gudrun
WOLLTER Sven
KJELLQVIST Tommy
FRANZEN Filippa
EDWALL Allan
KALLMAN Per
NORDAHL Tommy
ANDERZON Tintin
BRODIN Helena
CARLSTEN Birgit
FRIEDMANN Jane
LINDSTROM Martin
STRANDBERG Jan-Olof
Résumé

Sur une île calme de Gotland, le dénommé Alexandre vient de planter avec son jeune fils, "Petit Garçon", un arbre mort qui sera l'occasion de lui raconter une légende japonaise. A son anniversaire sont invités Otto, le facteur, Adelaïde, l'épouse, la fille aînée, Marta, Julia, la gouvernante et Victor, l'ami de la famille. La nuit, une grande secousse réveille les protagonistes et la télévision annonce un conflit nucléaire...

>>> Une oeuvre-testament, grave et désespérante qui magnifie l'humanisme jusqu'au sacrifice rédempteur, d'un metteur en scène essentiel...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- "Trente ans au cinéma" d'Alberto Moravia
- Saison Cinématographique 1986
- Image et Son numéro 417
- Cahiers du Cinéma numéros 385, 386
- Cinématographe numéro 120
- Cinéma numéro 354
- Positif numéros 304, 305/306
Critiques (Public)
Lorsque je suis allé voir ce film, tous ceux que j'avais vu en revenir m'avaient dit, en substance : "c'est génial, je n'ai rien compris, mais c'est sûrement génial." Imaginez ma méfiance... Au bout d'une demi-heure, je ne savais encore à quoi m'en tenir. A la fin du film, j'étais émerveillé plus que je ne saurais dire. Il est des films, même beaux comme "Blow up", ou l'on ne saisit pas tout et ou l'on sent que tout ne fait pas sens. « Le sacrifice », c'est ne pas tout saisir, mais savoir avec la plus grande émotion que tout, tout a un sens. La beauté, la lumière, la vérité, au-delà des mots, des gloses, des modes. Un bonheur inestimable...

Ce film est l'apothéose de toute l'oeuvre de Tarkovski: il a abandonné depuis bien longtemps tout scrupule concernant les impératifs commerciaux...Il filme pour Dieu et cela lui semble l'unique devoir de l'artiste. 150000 spectateurs en France, autant a avoir reçu le cadeau...

18/20 : Découvert cette splendeur en v.o. en 2008 : 2h20 de voyage dont on revient comme d'une nuit fructueuse, de celles où on a rêvé en long, en large et en travers. On croirait l'essentiel de la condition humaine dans son environnement, l'impression que l'éternité peut survenir juste après. Toutefois, impossible de s'arrêter à UNE SEULE explication, PLUTOT MILLE. Les spectateurs médusés sentent bien que ce n'est JAMAIS n'importe quoi, ce qui se dévide sur l'écran remue jusqu'aux tréfonds, on est intrigué, charmé, désarçonné, sonné mais toujours en prise avec une réalité tangible, surréaliste par moments, ou bien même fantastique. Si le trouble et le léger cohabitent dans cette presque fin du monde, l'indicible est juste "soulevé", le personnage principal serait-il dérangé tout compte fait ? Chaque plan accroche tellement c'est bien boutiqué, vie quotidienne, qui parle à chacun d'entre nous, malgré ces atmosphères de pays perdu dans la brume au bord de l'eau et de nulle part. Magnifique caméra s'approchant à pas de loup des cibles, avec des effets d'une étonnante subtilité, ce qui fait qu'on se laisse glisser d'un cadre à un autre sans broncher, au diable la manie de tout s'expliquer, on est comme une voiture dont on lâche le moteur sur une route légèrement en pente... De l'émotion plus qu'il n'en faut, plus de grandes vérités sur l'amour humain ! Le son aussi chatouille l'attention, aucune stridence, de la poésie et du mystère. Un univers ouaté, bizarre mais jamais franchement lugubre. Certes, "petit garçon", avec ses cordes vocales entravées comme si quelque chose ne "passait" plus, attriste par son questionnement final... Le plus fort est que l'ensemble réconcilie avec le genre humain. Cette oeuvre magistrale, trop méconnue du grand public, daterait de 1986. Incroyablement actuel en 2008 ! L.Ventriloque