1974. Une anonyme petite ville de la France profonde. Agé à peine d'une vingtaine d'années, muni d'un CAP de menuiserie, André Lalande travaille dans une entreprise patronale de meubles dirigée par l'autoritaire et rigide Forger. Si concernant son travail, le garçon donne entière satisfaction, son apparence physique, plus précisément ses cheveux longs, comme d'ailleurs ceux de quatre autres de ses camarades d'atelier, ne conviennent absolument pas au régalien directeur qui y voit, pêle-mêle, relâchement des mœurs, agression visuelle, mauvaise image de sa société, laxisme dans la propreté et la présentation, homosexualité latente, pernicieux anticonformisme, etc... Devant l'intransigeance du patron, alors même que deux garçons finissent par accepter le passage chez le coiffeur, André, soutenu par sa petite amie Leone, employée au bureau de poste local, et les deux garçons restants consultent un syndicaliste de la CFDT qui leur conseille de mener une action auprès du compétent conseil de prud'hommes. Mais comme les garçons n'ont pas encore atteint leur majorité légale, il leur faut impérativement l'aval des parents pour ester en justice. Un coup de fil opportun donné par l'obtus et tenace Forger à l'employeur du paternel d'André, un vague comte qui le fait travailler comme ouvrier à tout faire sur sa propriété, va provoquer l'opposition du père qui voit dans ce licenciement prévu, une lourde perte budgétaire pour la famille.
>>> Certains diront que le film date. Une manière bien trop restrictive et limitée d'appréhender l'intérêt évident de l'œuvre, véritable miroir sociologique et psychologique d'une époque et qui montre avec une certaine amertume et une sourde colère fatiguée que les alizés du printemps de l'année 1968 sont déjà retombés...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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