Critique de
L.Ventriloque
Certains êtres portent en eux le tragique de leur destinée : Jean-Claude Lauzon a disparu avec sa compagne dans un accident d'avion en 1997 à l'âge de 44 ans... Quand on le sait, son grincement tourmenté semble nous prévenir. A mi-chemin entre tendresse et insupportable. La personnalité de l'enfant "Léolo", forcené du pot face à maman itou sur le trône : charmante scène qui se répète dans cette famille de "moitié timbrés" (sauf la valeureuse mère ?). L'ignorance crasse des peu instruits et "qui s'creusent pas"... Non qu'il soit maltraité mais Léolo est un intello réfugié dans son monde, il se dit "déjà mort"... C'est filmé avec délicatesse, beaucoup de cocasserie, l'accent québécois de la voix-off amenant sa poésie craquante... On voudrait être ce témoin qui ressasse les écrits du jeune dépressif qui a rendu les armes, mais avec plus de pogne ! Une trajectoire marquée de quelques étincelles et on descend en enfer. Une petite remontée aurait été la bienvenue en regard de la qualité d'ensemble... Pire, le tableau devient d'un goût douteux à partir des bambins autour du chat, en matière de comptine, est déclaré fêlé celui qui rit encore après cette scène "too much"... Ce film sur la cruauté enfantine s'apparente à celui d'Agnès Merlet "Le Fils du requin"