Critique de
L.Ventriloque
Projetée au 32ème Festival des 3 Continents nantais (2010), cette "débrouille sénégalaise" datant de 1994. A première vue, le réalisateur Djébil Diop-Mumbéty (mort d'un cancer du poumon en 1998) veut amuser par le biais de Marigo, le "Buster Keaton local", un chanceux en marche dans Dakar avec sa porte (il circule allongé dans un taxi). Ahuri ou halluciné, on ne sait trop, le gars n'est qu'automatismes et chutes. Ses familiers, un nain et une logeuse. Trois portraits bien croqués... Derrière le billet de loterie, l'accablement : le franc CFA fut dévalué de moitié en 1994 par rapport au franc français. Il s'agit donc d'un "pansement" comique sur le malheur d'un peuple. Une naïveté de pure forme pour démontrer bien plus grinçant. C'est égal, on passe 45 minutes de bonheur visuel et sonore à trembler pour ce grand escogriffe.