Force est donc restée à la moralité, ce que Dieu avait uni est resté uni et l'amant diabolique a été supprimé. Amen ! pourrait-on conclure à la fin de la projection. Entre l'arrivée et le départ du bateau qui amène le narrateur et les convives et qui marquent respectivement le début et la fin du film, La danse apparaît véritablement comme une parenthèse. Celle-ci bouclée, la vie peut reprendre son rythme quotidien, loin de tout ce qui a pu en troubler un temps l'aspect immuable. Nous sommes là en présence d'une œuvre qui représente véritablement un des principaux aspects du cinéma nordique : l'adaptation littéraire (ici William Heinesen qui n'est quand même pas le premier venu) historique (le film se passe en 1913). Águst Gudmundsson, cinéaste islandais confirmé, s'en tire relativement bien. La réalisation est soignée mais sans surprise, quelques bons mots, quelques propos salaces et quelques scènes faciles (Petur qui soupire de bonheur pensant que c'est Anna-Linda qui lui masse les tempes et qui sursaute d'effroi quand il s'aperçoit qu'il est entre les mains d'Ivar) ou convenues (le bateau pris dans la tempête et le sauvetage qui en découle) contribuent à mettre le spectateur de son côté. Bref, ce que l'on aurait qualifié, il y a quelque temps, de bonne dramatique télévisée.