Critique de
L.Ventriloque
Une femme-bourreau à l'écran attire, surtout quand le cinéaste en dévoile la sensibilité sous le masque. C'est comparable à la violence que se font tous les responsables de par le monde dès lors qu'ils optent pour l'application d'une sentence inhumaine. Splendeur de chaque minute à l'image. Etrange douceur en creux. Bercement du sirop musical. Des ombres plus que des présences dans un entrepôt d'automates qui répètent leur numéro : jouer à être plusieurs. Et soudain, un strip-tease raffiné se décalant en très gros plan sur l'oeil embué de cette solitaire à vie, qui se prête pourtant à un corps à corps périlleux, fuit vers un animal battu à mort et revient pour la virée en barque d'un romantisme incertain... Ce regard acéré, toujours esthète malgré la noirceur du sujet, est loin d'émaner d'un monstre froid. Le cinéma chinois indépendant, encore trop méconnu en France en 2011, offre mille visages, c'en est un, dont curieusement les spectateurs sortent prostrés, les spectatrices un peu moins.