Superficiellement, une œuvre irritante et lassante, appréciation essentiellement générée par la médiocrité existentielle des personnages, entre narcissisme dérisoire et profonde incapacité à une spontanée et naturelle simplicité. Rien de plus exaspérant et de plus stupide qu'un animal en cage qui ne voit pas que la porte de sa prison est grande ouverte. Avec un peu plus de distance et de neutralité, au-delà des petits numéros d'acteurs bien gentils et bien rodés, en oubliant l'(in)évitable et facile référence médicale aux douleurs et maladies somatiques, se pose la question cruciale de l'existence d'un cinéma français qui n'a rien d'autre à montrer qu'un nombrilisme paniqué, mâtiné d'une curieuse impuissance à s'abandonner. A force de vouloir filmer la superficialité "des échanges en milieu tempéré", acoquiné avec l'incontournable malaise intrinsèque à toute existence, ne risque-t-on pas de produire un film futile ? Tout le monde ne pointe pas du coté de chez Bergman ou Antonioni. Quant à l'épilogue du film, on hésite entre aberrante vacuité scénaristique (pirouette et cacahuètes) et brillante élucubration d'un inspiré "bobo" parisien.