Permanente et souveraine confrontation entre Eros et Thanatos, unis dans l'apothéose ensanglanté d'un signifiant shinju (terme nippon évoquant le double suicide des amants), cette oeuvre inclassable d'un Nagisa Oshima irascible et radical qui déconstruit avec hargne, constance et bonheur le glorieux mythe japonais des yakusas, concomitant à l'obsession faussement virile des armes à feu, irrite et fascine à la fois par son incroyable noirceur existentielle et son brillant pessimisme basique. Aucune nuance décelable dans le propos, aucune sympathie quelconque pour aucun des personnages, il suffit d'une efficace carabine en érection pour faire un parfait tueur et la mort pour connaître enfin le plaisir (l'amour ?).