Critique de
L.Ventriloque
C'est après coup qu'on mesure l'ampleur du combat livré entre les deux frères à partir de cette paire de baskets sans doute pas fabriquée en exemplaire unique ! Meir à la lèvre supérieure retroussée, une tête à claques dès les premières images. La préférence va tout de suite aux doux cadet, teigneux seulement à l'usure, ils se sont toujours heurtés depuis l'enfance, à présent voici l'apothéose... Quand la survie prend le pas sur les goûts, "nécessité fait loi"... Le conflit israëlo-palestinien est mis cette fois en sourdine, les frictions juvéniles fort répandues de nos jours sont seules à l'honneur : la responsabilité fraternelle repose ici sur la mère incroyablement sexy (Ronit Elkabetz dans un registre presque malsain par moments), abritée de ses garçons par un chaud prétendant, puisque les conflits usent et finissent par requérir un bouclier. D'autant que le père véritable s'est fait la malle, il n'existe plus qu'au téléphone, un fantôme de cabine publique toute proche de l'appartement familial. Le stade restreint de langage de Zion et Meir (insultes, coups, câlins de bébés) semble tenir pour beaucoup à cette absence paternelle. Une peinture de moeurs de l'Israël d'aujourd'hui, repérable à la dureté de son expression verbale !