D'une structure narrative et d'une scrupuleuse rigueur proches du documentaire, cette oeuvre hautement tératologique démontre avec acuité et simplicité la banalisation de l'horreur, dans tous conflits armés, que ce soit en récente Serbie, chez les sanglants Khmers rouges ou dans les maladifs délires aryens, lorsque l'être humain laisse son humanité s'annihiler sous la pression des ordres et des supérieurs, la prétendue impunité du collectif, la nécessité d'Etat et bien d'autres balivernes insidieusement entretenues. Ainsi l'acte de tuer se délite de toute notion morale et devient un routinier travail circonstanciel, argumenté comme nécessaire.