C'est à l'issue d'une énième réunion scolaire de répétition pour une manifestation scénique des élèves d'une classe terminale, que l'adolescente Joy Thompson a disparu. Après avoir quitté quelques camarades de lycée dans un parc public, pris la direction d'un sentier forestier, ses traces disparaissent mystérieusement et les seules indices tangibles seront quelques affaires personnelles trouvées dans un anonyme bosquet. Afin de procéder à une reconstitution de la journée de la jeune disparue et la diffusion télévisée d'un avis de recherche national, les enquêteurs charge l'inspecteur Saville de trouver, parmi les lycéennes, une silhouette qui pourrait simuler, incarner cette doublure. C'est Helen Townsend, une jeune orpheline, du même établissement scolaire, qui va assumer la délicate fonction durant toute la période de l'enquête policière et par ce biais faire la connaissance des parents éplorés de la vraisemblable victime et le petit ami de cette dernière, un dynamique et sympathique représentant immobilier dublinois. Et c'est ainsi que la terne et fantomatique existence d'Helen, entre un quelconque foyer d'hébergement et un dépersonnalisé travail de femme de ménage, trois jours par semaine dans un hôtel de luxe de la capitale, va soudain prendre une réalité et une amplitude nouvelles, en investissant démesurément les éléments et les personnes de l'entourage de l'absente. Et c'est bien à cause de l'abyssale viduité de son quotidien qu'Helen va lentement phagocyter, tel un ectoplasme en manque de reconnaissance et de chaleur humaines, l'univers affectif de la disparue dans une sorte de symbiose maladive avec l'autre, en s'incrustant chez ses parents, en séduisant son petit ami, avec un naturel confondant, pathétique et pathologique.

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