Nous sommes sur un plateau de cinéma où se tourne un vague western intitulé pompeusement : "Les tourments du vengeur". Parce que les deux acteurs principaux ont flirté avec les deux pétulantes filles du producteur, ils sont irrémédiablement renvoyés et le régisseur doit trouver des remplaçants parmi les nombreux chômeurs et autres parasites qui attendent à longueur de journée un hypothétique engagement pour une aléatoire et quelconque figuration. Après avoir, dans un premier temps, vainement tenté de se faire remarquer, Pat et Patachon sont finalement choisis, un peu par hasard, mais rapidement, lors des multiples essayages et repérages, leurs personnages ne s'avèrent guère crédibles, (en Egyptiens antiques ou en toréadors hispaniques) au grand désarroi du réalisateur. C'est finalement en cow-boys que nous les retrouvons, avec Patachon fortement ligoté à un arbre et le filiforme Pat lui lançant d'acérés poignards. Une seconde scène, plus romantique, nous montre l'enveloppé Patachon, à qui l'on a tout d'abord appris à embrasser, rêvasser de jeunes filles, puis se faire alpaguer par un ersatz de Joséphine Baker. Le jour attendu de la grande première du film, l'histoire qui devait raconter une dramatique rivalité entre deux hommes haineux et violents, fait s'esclaffer l'ensemble des spectateurs qui applaudissent à tout rompre le comique involontaire et absurde causé par l'incroyable et disproportionnée prestation des deux hurluberlus ceints d'une incroyable complicité scénique.

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