Critique de
L.Ventriloque
Bien aimé ce lent voyage au piano dans la pénombre. Atmosphère proche des rêves nocturnes rassurants quand on en émerge au petit matin (attention, certains détestent ça !). Manoel de Oliveira,103 ans à la sortie de ce film, estime que ce sont les humains qui font tout un tintouin de la mort en martelant que la vie seule a droit de cité, oubliant l'éternité, ce long sommeil égalitaire quoi qu'on ait fait de son vivant. Bien mieux que le travail de la terre, la lutte des classes, les dangers de la pollution... Tel ce chat lorgnant l'oiseau dans sa cage, le photographe se laisse envoûter par son sujet. Moments délectables que ces yeux qui clignent dans un sourire élargi et ce couple allongé qui circule d'un bout de l'écran à l'autre, humour de cette rose jetée négligemment en cours de route. Même ironie que "Belle toujours", personnellement j'adhère. Mais les rationalistes gagneront à aller voir autre chose.