Critique de
JIPI
"Nous sommes seuls. La terre est mauvaise et ne mérite pas que l'on s’intéresse à elle. "Ce constat destiné à une sphère liquide et rocailleuse sur le point d'être pulvérisée par un mastodonte céleste surgissant soudainement de derrière le soleil, n'évite pas une gâche importante d'images surtout dans sa première partie.Pendant que "Melancholia" grossit dans les télescopes, Justine absente et versatile, se laisse volontairement récupérée par un nomadisme pulsionnel, la dispersant constamment de ses responsabilités.Claire à l'inverse, apeurée et sensible, masque ses angoisses dans une protection maternelle, que plus en plus de larmes, à l'approche de l’échéance finale, viennent davantage délabrer."Melancholia" est d'une approche difficile. Une véritable épreuve longue, éprouvante qu'une réelle volonté de ne pas abandonner sauvegarde tout le long d'un circuit fade et surtout beaucoup trop garni d'inutilités.L'opus allume enfin ses feux dans une seconde partie beaucoup plus construite, d'une intensité poignante, en parfaite harmonie avec la montée en puissance d'un événement s'acharnant sur une fausse assurance et un mal de vivre menacés de disparition.Grâce à un phénomène astronomique, l'insouciance, l'indifférence et le manque de maturité finissent par se mettre en phase avec l'incertitude et l'angoisse.Le final de cette œuvre, d'une austérité magistrale, est un des plus beaux de tout le cinéma mondial.Charlotte Gainsbourg est hallucinante d'émotivité en s'accrochant désespérément à la vie.