Critique de
L.Ventriloque
Excellent documentaire qui replace le personnage de Michel Petrucciani. Le plongeon dans son passé aide à comprendre ce miracle de la volonté (alignant plus de 200 concerts annuels d'affilée quelque temps avant de se résigner à sombrer, exténué, à 36 ans...). Les extraits de concerts vont crescendo, c'est de plus en plus émouvant, jamais tire-larmes... La caméra s'accroche au jeu des deux mains dont les os plus légers que la normale auraient permis cette prestidigitation aux claviers. Porté comme un enfant par son entourage, célébré partout jusque chez le pape, le prodige, travailleur acharné pour gommer ses misères internes, avoue avoir d'abord été stimulé par les touches du piano qu'il prenait pour des dents rigolardes. Il commettait aussi de petites méchancetés et de sérieux écarts, autant de coups d'accélérateur pour accomplir ses rêves dans une existence d'avance périlleuse. Une certaine exemplarité au bout du compte, impression renforcée par les images finales, d'une élégance qui désarme.