Un petit bijou cinématographique d'origine kazakh dont la finesse et la tendresse du regard porté sur les principaux protagonistes ainsi que la présence d'une rare intelligence picturale, rappellent avec bonheur le cinéma de Jiri Menzel et plus largement quelques déterminantes oeuvres tchèques du printemps de Prague. Cette oeuvre magnifique, inédite dans l'hexagone, visionnée au festival des cinémas d'Asie de Vesoul (2012) se présente aussi comme un chaleureux hommage du metteur en scène à son père, un célèbre poète kazakh dont les textes enveloppent et attisent l'univers du film, mais aussi comme une cinglante dénonciation écologique de la disparition progressive de la Mer d'Aral, une indéniable richesse pour la région, maintenant en grande partie asséchée par de sordides considérations pseudo-économiques tentant de justifier le détournement catastrophique de deux fleuves qui alimentaient l'espace maritime en question.