Moins abouti, moins universel que les deux plus récents du réalisateur, "plus typiquement iranien" en somme. Sans coup de théâtre genre "A propos d'Elly". Plutôt les tergiversations qu'on retrouvera dans "Une séparation". Quelques scènes étirées sans vraiment apporter de plus si ce n'est l'atmosphère, de constants allers-retours du jeune homme, un bébé ballotté de bras en bras et dont on comprend qu'il incarne la douleur des jeunes générations. Il y a heureusement, outre le soin technique à tous niveaux, inclus les dialogues, l'attachante Taraneh Alidoosti et la bonhomie du quotidien, une fois quelques bagarres assouvies. Tous se frictionnent dans cette course à la peine commuée, leurs raisons réciproques louables seulement en théorie, car "qui dit Iran dit entraves". Le collectivisme contrôlant chaque acte, on est vite en dehors du chemin tracé (exemple, la femme qui divorce) sans que l'idée de révolte effleure. L'ensemble mène le spectateur, tel un juré obligé de se prononcer face à deux alternatives. Et là, seule l'abnégation amoureuse séduit. La femme que je suis en a eu assez de cet écheveau du pardon à partir d'un meurtre de femme, que de salamalecs en plus du compromis douteux... Il faut dire que maison, femmes, sauver sa tête ou racheter une existence ingrate se brassent comme au temps de l'âge de pierre dans cette histoire... Très inconfortable !