Après son remarquable second film, ("Martyrs") qui avait secoué énergiquement le microcosme amorphe et consensuel de la critique bien pensante de l'époque, on attendait avec une curiosité certaine et une délectation anticipée la prochaine réalisation du jeune prodige, rallié en un rien de temps aux sirènes et aux subsides américaines. Toujours aussi manipulateur dans le maniement d'une intrigue en strates, avec son efficace twist à mi-parcours, Pascal Laugier déçoit pourtant en permanence, par l'inconsistance de certains personnages (comme la jeune fille muette) une fragilité scénaristique (l'enlèvement "théâtralisé" de David) et quelques inconsistances dans l'existence d'une véritable organisationpost-kidnapping, aux motivations discutables, non pas d'un point de vue éthique mais face aux évidentes facilités que propose l'adoption. En fait, une belle mécanique, aux bielles souvent grippées, avec quelques excellents moments de bravoure, qui ne présagent en rien d'un possible effondrement qualitatif du réalisateur dont nous attendons avec curiosité le prochain opus.