Sur une dramaturgie apocalyptique, maintes fois abordée au cinéma, rarement dans une démarche naturaliste et champêtre, (hormis par le réalisateur helvétique
Claude Goretta ) nos deux jeunes réalisateurs nous proposent de somptueuses stances élégiaques, portées par une constante poésie visuelle incantatoire, d'une étonnante plasticité dans la composition de l'image, entre fascination picturale et sourde beauté immémoriale. Et ce ne sont pas quelques excès de préciosité scénaristique ni un certain maniérisme surnuméraire dans les dialogues qui empêcheront d'adhérer aux charmes douloureux de cette fantastique parabole alliant l'incongruité la plus folle à un pathétique désespoir, sans bornes et sans saisons.