Philippe Garrel et le cinéma de l'incandescence qui dévoile avec simplicité et sincérité l'incoercible et fragile mouvance des affects dans une étonnante appréhension du quotidien et de la banalité que la pertinente caméra de l'octogénaire Willy Kurant débusque et magnifie constamment. Et peu à peu se dégage une sorte d'enchantement cinématographique, rehaussé par cette merveilleuse loquacité des silences et la puissante narration des regards toujours opiniâtre et diserte. Et c'est avec une singulière intelligence scénaristique que l'intensité douloureuse d'un moment de vie nous est présentée uniquement à travers le comportement de Louis, restant dans une parfaite évocation elliptique de l'amant, de ses prérogatives et des relations du nouveau couple. Une exceptionnelle densité de l'image sur une primitive épure narrative, avec comme résultante une oeuvre unique qui frise une étrange et tranquille perfection.