Cinquième agglomération urbaine du Brésil, la mégalopole de Recife compte maints quartiers prospères situés surtout près du littoral, comme celui de Setúbal, où alternent immeubles huppés et bâtiments plus anciens et plus défraîchis, occupés selon le flexible niveau de vie des habitants. L'une des rues du secteur appartient en majeure partie au patriarche Francisco Oliveira rarement présent, souvent en villégiature dans sa lointaine hacienda provinciale. De passage dans son appartement spacieux et cossu, il est confronté aux inévitables problèmes de propriétaire, de voisinage mais aussi familiaux, obligé d'assister aux fêtes d'anniversaire, de blâmer les fréquentes exactions de son petit-fils ou donner son accord pour l'éventuelle implantation dans le quartier d'une société de sécurité privée. Parallèlement nous suivons le quotidien de quelques habitants des lieux, celui du sympathique Joao qui vient de rencontrer la réservée Sofia dont la voiture sera forcée de nuit pour se faire dérober son lecteur CDs, ou bien celui de la secrète Ana Lucia, discrète consommatrice de marijuana qui fantasme sur le staccato de sa machine à laver, dont les enfants prennent des cours particuliers de chinois et qui réagit d'une façon radicale aux intempestifs aboiements d'un chien du voisinage, ou bien encore celui de la professionnelle employée de maison du riche Francisco, qui se paie quelques apartés, avec un des agents de sécurité, présupposant des liens bien plus anciens : une classique pigmentation de vécus, de personnalités et d'anecdotes, avec leurs dissimulations et leurs évidences d'où peut surgir à tout instant, comme par désenchantement, le drame (pas forcément) inattendu.

Ajouter Votre
Critique/Commentaire