Notre burlesque bonimenteur helvète n'a jamais craint de sombrer dans le grotesque et le ridicule qu'il symbolise à merveille et à profusion. A force de tenter vainement de retrouver les ors et les fulgurances d'un cinéma primitif, il patauge dans le primaire sentencieux en auguste primate infantile ou sénile qui découvre soudain un nouveau joujou, la prise de vue en 3D. Ce n'est pas pour autant qu'il parviendra à faire une jonction cohérente entre une image et une idée, définitivement convaincu que tout texte peut s'illustrer, prendre un sens, étayé par n'importe quelle image. Et inversement. C'est l'effet Godard qui ainsi croit pouvoir plastronner, à côté du grand Koulechov. Depuis des lustres et des kilomètres de pellicules le "maître" ne fonctionne plus qu'en collages hasardeux, en guindés emprunts à quelques écrivains notoires qu'il tente d'enrubanner avec le résidu aléatoire et comateux de sa caméra. Etrennes, étreintes, étrons, une philosophie des latrines qui fait se marrer bien des contempteurs lucides et navrés, rires et aboiements joyeusement entremêlés.