Un rayonnant dimanche de printemps, dans une famille berlinoise, huppée et détendue, les deux enfants du couple s'amusent à faire le tour de la conséquente propriété, parcourant les larges et sinueuses allées dans une petite carriole, spécialement aménagée et tirée par deux pimpantes et dociles chèvres domestiquées... Au même moment, dans un autre quartier de la capitale, plus populaire et plus animé, deux autres enfants, Peter et Lotte traînent sur un vaste champ de foire, avec sa traditionnelle fête foraine, à la recherche de quelques amusements gratuits ou fraudés, mais aussi en quête furtive de menue monnaie à rapporter à la maison, afin d'éviter une généreuse correction. En effet, dans la prolétaire famille Zielke, on pallie les rigueurs de l époque et les conditions économiques désastreuses en hébergeant ou en adoptant, contre financières rétributions, des enfants illégitimes et autres rejetons non désirés qui de plus, seront exploités sans vergogne et sans merci. Pour le pauvre Peter, les coups pleuvent souvent, accentués par un état éthylique fréquent de son brutal père adoptif, une violence arbitraire et injustifiée heureusement tempérée par l'intervention spontanée et régulière d'un vieux couple, voisins de palier exerçant le métier de tailleur / couturière et dont une cliente va peu à peu s'intéresser au malheur du pauvre Peter et parvenir à l'adopter, après la déchéance de ses droits de la famille actuelle, suite au décès par pneumonie de la petite Lotte. La troisième petite fille sera recueillie par un affable meunier de la campagne proche. Mais l'inattendu et radieux bonheur du garçon sera finalement de courte durée auprès de sa nouvelle "maman", en effet, son père géniteur, un rugueux et taciturne marinier, réclamera sa présence pour travailler sur sa lourde péniche jusqu'au sombre désespoir et à l'épuisement dramatique.

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