C'est un bon tour de magie, savamment illustré à l'image et au son (ces morceaux de jazz !), d'apparence légère, fustigeant les travers des époques régressives, ce règne des esprits "forts" sur les masses avec ce recours aux croyances pour distraire des souffrances incurables. Nouvelle prise de distance teintée d'espièglerie. Woody veut visiblement redonner le moral à ses semblables. Avec cet art d'embarquer sur des coquilles de noix par gros temps... Il s'en tire avec brio et par acteurs finement interposés, l'ours mal léché et la madone fûtée déployant des stratégies avec variantes assurées de faire mouche... On est loin du bavardage mitraillette de certaines productions antérieures. Des cadrages éloquents s'y substituent, relayés par une lumière digne d'un conte, avec quelques scènes qui égratignent sens du devoir et autres impasses pour rester dans le troupeau. Le feeling pour seul gouvernail ?... Un deuxième niveau de lecture peut venir à l'esprit. En attendant, c'est comme si le magicien de notre enfance passait nous rappeler qu'en tout temps, aucune rencontre n'étant fortuite, quand les boussoles s'emballent, se fier aux ondes peut sauver du désastre.